mercredi 3 septembre 2008

Le petit être

Qui est-ce? Quand ça cogne à l'intérieur... On ne répond pas souvent! Qui est-ce? Et pourtant, ça cogne sans arrêt. Boum boum! Y'a même des gens qui en font une profession: ils écoutent à notre porte et essaient de comprendre qui peut bien cogner derrière! Sans arrêt... Ben faut dire que quand il arrête de cogner, il a tendance à se pousser le pauvre. Alors, on lui crie après: "REVIENS!!", on le cogne à notre tour, on le bouscule, et même parfois, on l'électrocute. Des fois, il revient. D'autres fois c'est trop tard.

Mais vraiment, qui est-ce? On se protège, on regarde par l'oeil-de-chat: rien! Parfois on entrouvre la porte et on garde la chaine de sécurité. Rien non plus! Mais bon, il s'est faufilé! Ah ha! L'enfant, le gamin, le sournois joueur de tour qui en sait mille fois plus sur nous que nous sur lui. Il se souvient de tout: des peines, des trahisons, des bonheurs, d'événements lointains. Il se souvient de ce qu'il a ressenti à chaque fois. Il cherche à nous éviter les douleurs, et souvent, bien maladroitement. Il cherche à nous rendre le bonheur, un bonheur d'enfant.

Parfois, j'ouvre la porte. Et je laisse entrer le gosse. Ça le surprend un peu. "Viens jouer!" Ça n'en prend pas plus pour le dégêner! Il joue, il s'amuse fort. Et en le regardant s'amuser, je comprend certaines choses. Pourquoi je recherche tant un truc et pas un autre, pourquoi je suis si paresseux, pourquoi et comment, et surtout, qui je suis. À chaque fois qu'il entre. Ça fait peur. Qui on est. On s'en doute peut-être, et souvent, on préfère ne pas savoir. Alors, il a beau cogner, sans arrêt, sans se lasser, il ne réussit pas souvent à entrer. Et pourtant, il est là, prêt à venir jouer un peu avec nous, à venir se rencontrer se retrouver... À s'aimer. Le petit être.

À part ça, pas grand chose...;)

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Le petit être, c’est l’enfant en soi au fond… Celui qui a gardé son cœur pur et sa capacité d’émerveillement. Il se fout bien des règles que se sont imposés les hommes en société ni même celles que nous nous sommes imposés à soi. Il ne demande qu’à respirer de tout son souffle. Il crie : ¨Arrêtez tout! Stop!¨ Et les autres, que font-ils? Ils poursuivent leur route en faisant semblant de n’avoir rien entendu. C’est plus simple d’ignorer cette petite voix; ça serait trop compromettant… Qu’est-ce que les autres vont penser? Et si on fermait les yeux un instant… Et si le petit être nous prenait par la main et qu’il nous amenait avec lui pour un long voyage sans destination sur l’océan. Nous aurions qu’à nous laisser bercer par le vent…

Etienne a dit...

Oui... la mer et le vent :)

atalante a dit...

Ton toi, le lui..le toi..est fort émouvant..merci pour ce beau texte