mardi 22 juin 2010

Time Capsule

Quand j'avais 15 ans, j'étudiais dans un programme qu'on appelait le bain linguistique. Un programme qui consistait à perfectionner notre anglais plus rapidement. Une partie du cours s'appelait "Time Capsule" et il fallait écrire sur le futur. Raconter nos espoirs et nos croyances sur ce qui allait arriver dans 10 ou même 15 ans. Notre prof nous offrait ensuite de sceller une enveloppe, et de ne pas l'ouvrir avant les 10 ou les 15 prochaines années...

J'ai retrouvé cette enveloppe, et je choisi de l'écrire ici, pour rire... de moi!
(Les corrections de mon prof seront écrites entre parenthèses).

"Predictions

Drugs: Cigarettes and drugs will loose (lose) their empire against law. The government will disapprove (prohibit) the use of cigarettes. Robotized police will play a big roll (elle a oublié de corriger celui-là: role) in that case.

Travels: Teleports, wich transport you to another place in the world in the recort time of 2 seconds, will eliminate driving in a drunk condition, car's crash (car crashes) and the famous "5pm traffic".

Police: We'll use robots at the place of (instead of) policemen. Advantages: we can't kill it, it doesn't need (a) salary and they have almost no weakness. The disadvantage: If there's an error in their programs, we'll have big troubles. -Celle-là m'a beaucoup fait rire-

School: Classes will be determinated (determined/taught) by computers that'll be evaluating our physical, mental and social abilities. School, will be easier and funniest (?? elle a pas compris: more fun). Teachers will still be humans because they (have) to teach us their subject and also our life (lives, mais je pense que je voulais dire: about our life).

Music: Instruments will have (undergo) great changes. Electric guitars, basses, pianos and drums will be replaced by other instruments that'll folow (manqué celui-là aussi: follow) the taste (tastes) of new generations. -On dirait presque une pub-

Personal

1. On a project in one of our class (classes), I will find the solution to a great problem of our civilization. Maybe the way of leading us to a new conception of the universe (universal) mechanism. -Rien de moins!!-

2. I will never stop to sing and play music, so these will become my life and it will be easy to communicate that passion to my children and wife. -J'y crois encore à celui-là ;)-

3. I'll marry a wonderful woman that I had (have) known for years. We'll have children and a prospere (prosperous) life, a big house in a city and also a long and good life. -Ça l'air que je vais avoir 2 bonnes vies!-

4. I will have my little company that will work 24 hours a day. I will lost (lose) a lot of money in that company, but I'll reorganize my life and feel the (pas de the) perfect happiness. - On dirait un scénario de film... poche!-

5. I'll die at the record age of 200 years! And because of a teleport accident! Health techology that I will create will make people die at that time (allo people to live that long.... Belle correction!! La première version était plutôt fatale, mettons...). It will be sell (sold) at the low price of 20 thousand dollars. Created in the years 2005, but sell (sold) only in 2010. - Ouin, je serai pas un peu beaucoup en retard moi là?-"


Voilà, c'est tout! Je me suis envoyé un gros devoir d'anglais dans le futur, et je me trouvais tellement niaiseux d'avoir gardé ça pendant 15 ans, que je l'ai mis ici, pour que quelqu'un d'autre le lise et se dise: "Est-ce que je viens vraiment de perdre mon temps à lire ça moi là?".... Maigre consolation...

À part ça pas grand chose...;)

mardi 20 avril 2010

C'est une bonne situation ça, musicien?

Vous savez, je ne pense pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise situation... Outre cette paraphrase plus ou moins célèbre du scribe de Astérix: Mission Cléopâtre, il reste que le musicien d'orchestre moderne est dans une situation bien précise.

Je choisis de parler de ça aujourd'hui parce qu'il m'est arrivé une expérience inattendue, et que ça m'a procuré un tel bonheur que j'aie bien l'intention de le partager. Je voudrais tout de même préciser que je vais parler ici, de l'instrumentiste d'orchestre qui accompagne un ou des solistes, plus particulièrement lors des productions lyriques.

Pour ceux qui l'ignore, les orchestres d'aujourd'hui bénéficient de certaines conditions dictées par des unions ou par des "syndicats" si on veut. Mal nécessaire, vu la grande quantité d'abus potentiel que peuvent causer les répétitions et même les représentations de spectacles, particulièrement au niveau des horaires. Il est donc dit que l'orchestre a droit à X min de pause par heure de répétition et qu'il ne doit pas répéter plus de Y heures dans une journée, ce qui est plus que justifié.

Par contre, il y a aussi des règles concernant les répétitions finales et les spectacles qui, malheureusement, empêchent le bon déroulement de certaines productions. Par exemple, dès que l'orchestre dépasse 3 heures lors d'une représentation, il tombe en temps supplémentaire, ce qui représente des milliers de dollars pour une cie parce que pour 3 min de trop, la cie se voit chargée 15 min de temps supplémentaire pour chaque musicien, et ainsi de suite, en augmentant par tranche de 15 min à chaque fois. Alors, si on ramène cette règle à l'opéra, et que l'on sait que la plupart des opéras présentés aujourd'hui ont pour plus de 3 heures de musique, on se retrouve avec un problème d'argent. Ça dure depuis des années en plus! Donc, très très rares sont les occasions où l'on a pu voir une production lyrique sans coupures ou modifications visant à terminer la représentation dans le 3hres sus-mentionné!

Les effets sont parfois désastreux: manque de temps lors des répétitions (où l'on doit arrêter et reprendre des extraits musicaux) ce qui fait que l'on ne peut répéter toute l'oeuvre d'un coup, et, encore pire, bien souvent des coupures horribles qui, même si elles peuvent faire du sens dramatiquement, n'en font pas musicalement (et vice-versa)... Il est plus difficile de l'expliquer que de l'expérimenter, mais, par exemple, le "Faust" de Gounod, dans sa version originale de près de 5 heures, avec, évidemment, une bonne distribution et une belle mise en scène, peut sembler moins long qu'une version "écourtée" de 3 heures avec cette même bonne distribution et une mise en scène aussi juste. Tout simplement parce que la suite logique de la musique est respectée et que l'on ressent, en tant qu'auditeur, cet ordre demandé par le compositeur et le librettiste. Ce n'est pas vrai cependant pour toutes les oeuvres du répertoire lyrique. Or, pour faire des coupures, il s'agit aussi de choix personnels, de la cie, des chanteurs, du chef d'orchestre et du metteur en scène. Je digresse, mais il y a matière à débat, à chaque fois, et c'est un casse-tête interminable pour toutes cies d'opéra!

Alors, je reviens sur mon idée première: les conventions "bureaucratiques" d'un orchestre. Je n'ai rien contre, mais je peux dire que j'ai développé, avec les années, une certaine aversion contre les musiciens qui prennent ces lois à la lettre... Remarquez, j'ai cette même aversion contre N'IMPORTE QUI qui prend toutes les lois à la lettre!! Exemple: ces policiers qui donnent des contraventions aux piétons qui traversent la rue n'importe où alors qu'il n'y a AUCUN traffic sous-prétexte que c'est la loi (je ne parle pas par expérience personnelle, mais ça pourrait très bien m'arriver!!) Donc, c'est souvent avec déception que j'ai vu des orchestres se lever et quitter alors qu'il restait encore une pièce à répéter ou les 12 dernières minutes d'un spectacle. C'est compréhensible, certes, mais décevant tout de même. Évidemment que les responsabilités d'aujourd'hui nous bousculent, mais si on est musicien, il faut bien aimer son métier non? Accepter de faire quelques concessions pour lui... Pas toutes, mais certaines... Le geste qui m'offense le plus ceci dit, c'est que l'orchestre, lorsque la représentation se termine, un fois qu'il a salué (et remercié le public, qui, rappelons-le, est quand même par sa seul présence la raison pour laquelle le métier de musicien existe encore), se barre!! Il s'en va l'orchestre, alors que les gens applaudissent toujours. Cependant, ce ne sont JAMAIS tous les musiciens qui partent, certains restent encore fidèle à l'amour tout simple qu'ils ont pour la musique. Même si ce texte est un long jugement, il n'est pas une condamnation, et il n'est pas non plus écrit de façon à viser un orchestre en particulier: c'est tout simplement l'état dans lequel sont les choses aujourd'hui...

Il y a une semaine de cela, je répétais "Bohème" à Monte Carlo. 2e répétition avec orchestre, on arrête souvent et on reprend, ce qui est normal, surtout avec la mise en scène. Heureusement, "Bohème" est un opéra qui dure 2 heures environ (plus une pause de 25 min), donc qu'il est tout à fait possible de passer l'oeuvre complète en une seule répétition, même avec les arrêts. 18h30, l'orchestre a terminé et Mimi n'est pas encore morte: il reste environ 7 min de musique. Le chef dépose sa baguette et dit bonsoir à tous puisqu'il est l'heure et que ça fonctionne comme ça. Mais quelqu'un (de l'orchestre) dit pourquoi s'arrêter, puisque nous sommes presque à la fin? Alors le chef demande à tous s'ils veulent terminer la répétition et d'un seul coup, on voit tous les archets, les pistons et les coulisses se mettre en branle, le chef reprend son baton, et on termine l'oeuvre. Petit moment anodin pour plusieurs, il m'a profondément marqué, pas parce qu'il était nécessaire (on aurait pu reprendre 2 jours plus tard sans problèmes!!), mais parce qu'il était spontané et évident. Pourquoi s'arrêter alors qu'on a pas terminé et que nous sommes si prêts de la fin?? Ce ne sont pas tous les orchestres qui auraient fait ça. J'ignore les conditions Monégasques pour un orchestre symphonique, mais merci à tous ceux qui ont pris le temps de bien vouloir profiter de ces moments de bonheur que peuvent nous procurer la musique, en particulier lorsque chacun fait partie d'un tout!

Ces réflexions en offenseront sans doute plusieurs, qui pourraient argumenter, avec raison, sur la société, sur le coût de la vie et sur le salaire véritable du musicien qui est, trop souvent, ridicule! Mais, justement, si l'on n'arrive pas à être complètement heureux, faute d'argent, peut-on l'être, en étant tout simplement dans le moment, dans la raison qui nous pousse à apprendre et travailler un instrument, une voix, un art, toute notre vie? Je me demande même pourquoi, chaque oeuvre et chaque production, aussi variées soit-elles (opéra, concert, comédies musicales, pièces de théâtre, danse, ballet classique et contemporain, etc...) sont-elles toutes couvertes par plus ou moins les mêmes règles? Pourquoi même, en tant que chanteur lyrique, je relève d'une branche floue de l'UdA, qui n'ont aucune idée comment gérer une carrière qui se doit presque obligatoirement d'être internationale? La politique dans la musique. Un mal nécessaire. Mais à quel prix?

Je pense qu'il est plus que temps, que chaque branche, voir chaque cie et même, qui sait, chaque production, prenne enfin un caractère personnalisé selon les besoin précis de cette production/branche/cie. Afin de rendre plus accessible à chacun ces petits gestes gratuits, mais qui au bout du compte nous rapporte beaucoup plus que toutes les conventions réunies.

À part ça pas grand chose...;)

mardi 9 février 2010

I never miss!

C'est une phrase d'un film de James Bond. Pierce Brosnan se retrouve devant Sophie Marceau prêt à lui faire la peau et elle lui dit: "You can't kill me, you would miss me too much". Il la tue et il dit: "I never miss". Woah! Il est fort en jeu de mot pareil le gars...

Ça fait des années que je me promène un peu partout sur la planète, ou dans ma tête, ou les deux. Des années que je rencontre des gens, des âmes, des amis. Des années que j'entends dire ou que je m'entend dire des "à la prochaine" et des "à bientôt j'espère". Le "à bientôt" j'utilise beaucoup parce que j'y crois. Parce que.

Mais je ne m'ennuie jamais, I never miss. Jamais auparavant j'ai pu dire que quelqu'un me manquait. Pas de manque, pas d'attache. Comme James. C'est plus facile pour voyager, pour se perdre pendant quelques jours, semaines avant de refaire surface. Et puis les potes, les vrais, ils comprennent. Ils restent et, j'imagine, s'arrangent pour "nevermisser" aussi à leur façon. Chacun son quotidien, les âmes restent les mêmes. On s'aime quand même.

Mais pas tout le temps. Pas maintenant. Maintenant, je suis en amour. Ça m'est déjà arrivé, je reconnais les symptômes. Mais la maladie évolue différemment cette fois, le virus a muté. Moins de fantasmes sur l'amour, plus de réalité. Plus de tangibilité je dirais. Et surtout, la réciprocité! Ça c'est quelque chose! C'est beau ça! Mais plus de près que de loin... De loin ça écorche un peu. De loin ça grafigne dans les coins, ça dit des "t'es où?" tout le temps! De loin, ça sent rien, ça vit un autre quotidien. Ça se partage pas aussi bien de loin. C'est différent, un apprentissage, une leçon, un décalage. Faut refaire vibrer le diapason à distance. C'est pas difficile, c'est même un peu beau, c'est juste un peu inconfortable. Et puis ça nous fait dire des choses qu'on a jamais dites, jamais pensées même. "Tu me manques". I miss you. Et on le pense vraiment.

Je suis en amour. Pour vrai.

À part ça, pas grand chose...;)